Covid 19, une lueur d'espoir

par Daniel BOULENS, ancien directeur des Espaces verts de la Ville de Lyon

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Notre pays compte aujourd’hui pratiquement autant d’épidémiologistes, de virologues, de scientifiques et d’experts en infectiologie que de français… C’est ainsi ! Ce temps nouveau, ce temps qui nous filait dans les doigts, finalement, il est là et c’est à chacun de pouvoir en tirer le meilleur parti. En ce qui me concerne, et grâce aux technologies dont nous disposons, je n’ai jamais été autant en contact avec ma famille, mes amis et mes collègues experts en environnement dans le monde entier. C’est une nouvelle occasion d’échanges et de partages, (même si ces technologies ont un impact non négligeable sur l’environnement).

Lectures, partages et réflexions : une lueur d’espoir émerge

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Peut-être pas encore pour l’atténuation de la courbe de l’épidémie, mais cela viendra certainement dans les prochains jours, mais pour l’après crise sanitaire et économique qui lui est liée. Oui, des raisons d’espérer un changement, une prise de conscience pour un monde différent, une économie plus respectueuse de l’environnement, pointent progressivement. Économistes, sociologues, philosophes, scientifiques ou simples individus s’accordent à dire que cette crise sanitaire est une opportunité pour revoir nos modes de consommations, nos modes de vie,

nos relations avec les autres, de redonner du sens à nos existences.C’est parfois au fond des officines financières qu’il faut aller chercher les tendances et évolutions. Aujourd’hui, j’ai pu lire un très intéressant dossier du Fonds d’Investissement Luxembourgeois Lombard Odier, ainsi qu’une lettre aux actionnaires du plus grand gérant mondial d’actifs financiers, la multinationale Black Rock. Même si nous ne sommes pas des habitués de ce type de lectures, celles-ci valent vraiment le détour. Comment ces gestionnaires voient-ils l’avenir ? Que proposent-ils à leurs clients investisseurs ? Quelles orientations prennent-ils ?

Quelles sont les tendances ?

Le groupe Lombard Odier indique dans son rapport que les pays touchés par la pandémie de Covid 19 s’emploient à trouver un équilibre entre la protection de la santé et la prévention de graves perturbations économiques et sociales. Si cette pandémie est une tragédie humaine, elle interfère directement avec des marchés financiers sous fortes turbulences, en proie également à une chute des cours du pétrole. Je ne vais pas vous reprendre le long article, mais synthétiquement vous dire que leur analyse indique un impact positif pour les stratégies de transition climatique. Lombard Odier propose et détaille les raisons vers la transition à une économie zéro énergie. Le cabinet indique que les politiques ont atteint un stade critique qui permet d’aller vers des transitions énergétiques et ce, malgré la baisse du prix du pétrole. Les développements et l’évolution de la demande des énergies propres est en route, même en Chine, et les recommandations de l’OMS pour faire face à la mortalité liée à la pollution sont un fait marquants.

Par ailleurs, les technologies vertes deviennent de plus en plus abordables et compétitives par rapport aux énergies fossiles. Un autre facteur est la pression que les banques centrales exercent pour aller vers cette transition climatique, pression soutenue par la demande du changement de modèle de consommation des consommateurs. Enfin, les fournisseurs de pétrole considèrent que le pic de la demande est passé et qu’ils doivent investir dans d’autres domaines. Larry Fink, le patron de Blackrock , dit que « la pandémie provoque une réévaluation de beaucoup de principes de l’économie mondiale, comme l’engouement pour les chaines d’approvisionnement juste à temps et notre dépendance aux déplacements aériens internationaux »,… « Quand nous sortirons de cette crise le monde sera différent ». Dans sa lettre aux patrons d’entreprise, envoyée en janvier, il promettait de liquider ses investissements non durables. La crise en cours sera une opportunité d’accélérer la transition vers un monde plus durable. Car, la pandémie en cours «souligne les fragilités d’un monde globalisé et la valeur des investissements durables».image3

Une approche durable de l'économie

C’est un premier pas, mais ne nous trompons pas. Ces financiers planétaires réfléchissent avant tout à faire fructifier leurs actifs de la manière la plus prometteuse et ils anticipent le « durable ». Mais ce durable reste pour eux avant tout une affaire de business où l’homme et la nature sont marchandisables… Ce n’est pas franchement ce que la charte d’Aalborg a défini comme Développement Durable en 1994. Les énergies propres vues par les investisseurs internationaux, c’est par exemple le développement des batteries de voiture, dont on oublie de dire que la fabrication dépend de l’extraction de terres rares (néodyme par exemple) qui sont de vraies catastrophes environnementales pour leur exploitation dans les pays concernés… L’interview récente de l’économiste français Gaël Giraud ouvre d’autres perspectives. Il dit en substance : « je crois que ce dont on fait l’expérience aujourd’hui, c’est que nous avons construit une globalisation marchande qui nous rend extrêmement vulnérables ».

En 2008, les banques centrales ont injecté des milliards d’euros et de dollars pour soutenir les systèmes bancaires. Gaël Giraud dit : « on peut injecter des millions de milliards dans le secteur bancaire aujourd’hui, cela ne fera pas grand-chose dans l’immédiat puisque ça ne sauve pas des vies. Les banques ne peuvent pas vous immuniser contre le virus et puis ça ne réalimente pas les chaines d’approvisionnement qui sont interrompues. Donc, il faut d’abord s’occuper de l’économie réelle … c’est la raison pour laquelle c’est auprès des entreprises et des ménages qu’il faut réinjecter de l’argent ». « A la sortie du confinement, il faudra relocaliser la totalité de la production, relancer une industrialisation verte en France avec les produits que nous produisons pour nous ». Oui, ce sont ces propos qui sont réellement pour moi une lueur d’espoir !

Repenser local, serait-ce l’issue ?

J’espère que des économistes réputés comme M. Giraud pourront se faire entendre auprès de nos dirigeants à tous les niveaux et que nos politiques ne céderont pas à la pression et à la puissance des lobbies qui tiennent le bras armé des décisions politiques, agriculture, agrochimie, pharmacie, BTP, constructeurs automobiles… Comment pourrons-nous encore supporter que des produits alimentaires, même bios par exemple, fassent le tour de la terre avant d’arriver dans nos assiettes ?

Pendant ce temps de confinement, chacun peut percevoir que l’essentiel est lié à son alimentation, à sa santé, à la protection sociale d’un état providence, aux communications et aux relations humaines. Tout cela suppose une économie, celle que Gaël Giraud, appelle « réelle », que chaque individu puisse produire et dégager un revenu grâce à un tissu d’entreprises responsables et au service de l’homme et de ses besoins.

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Beaucoup de choses paraîtront secondaires dans l’après-crise… Moins de bling-bling et d’apparences, plus de vrai, d’humain dans un respect de l’environnement et de la nature !

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Les effets du végétal sur le cadre de vie et la santé humaine

par Pauline LAILLE - Chargée de mission Économie et management à Plante&Cité

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En ville, les effets du végétal sur la santé et le bien-être sont généralement associés aux parcs, qui sont les aménagements lesplus étudiés dans ce domaine. Les mêmes effets ont ponctuellement été démontrés concernant les infrastructures vertes ausens large (coulées vertes, alignements d’arbres…) À l’échelle territoriale, on observe des effets plus forts pour les espaces agricoles et naturels que pour les espaces verts urbains.

On distingue les bénéfices collectifs, avantages qu’une population retire de la présence d’espaces verts et naturels ou de végétation àproximité, et les bénéfices individuels, liés à la fréquentation de ces lieux. Il ressort des études faites sur des populations spécifiques (enfants, adolescents ou personnes âgées, populations à faibles revenus, minorités ethniques) qu'elles bénéficient plus fortement des effets positifs du végétal sur leur santé, y étant plus sensibles.

L’accessibilité des espaces verts publics, leur quantité, leur répartition sur le territoire, leur qualité et celle de leurs aménagements, déterminent l’intensité des bénéfices observés en termes de santé individuelle et collective. Ces conclusions sont des arguments forts en faveur de l’examen de l’offre en espaces verts et naturels sur le territoire. En ce sens, ils constituent de réels leviers d’action pour la promotion de la santé.

Des effets directs

Les espaces verts publics favorisent l’activité physique quotidienne associée aux mobilités douces (marche à pied, vélo) et ses retombées bénéfiques sur la santé des usagers. Parmi ces retombées, la réduction potentielle de l’obésité est démontrée dans la majorité des travaux. Plusieurs auteurs le pointent : les espaces verts publics sont non seulement favorables à la pratique d’une activité physique, mais ils peuvent aussi la motiver, par le biais d’aménagements de qualité (agrès, cheminements…) et d’une connexion réfléchie à l’espace urbain environnant. L’effet bénéfique des parcs sur la santé physique est favorisé par la quantité et la qualité des espaces verts, qui déterminent les sentiments de sécurité, d’accessibilité, et la perception d’un bon niveau d’entretien. La fréquentation des espaces verts est associée à l’amélioration de l’humeur, à la réduction du stress. L’eau comme le végétal sont des composants du paysage qui ont montré des résultats positifs dans ces domaines.
L’état de santé ressenti est positivement affecté par la quantité d’espaces verts, naturels ou cultivés, sur le lieu de vie. Cet effet ne semble pas être borné, dans le sens où une quantité seuil de « vert » déterminerait un bénéfice maximal : la relation apparaît linéaire, et chaque espace végétalisé compte. L’accessibilité est déterminante. Un exemple danois montre que les résidents proches d’un espace vert (<300 m) le fréquentent significativement plus dans le but d’y pratiquer une activité physique et de se maintenir en forme, et présentent un taux d’obésité plus bas, que les résidents distants (>1 km). Dans une autre étude, la quantité d’espaces verts à moins d’1 km du domicile a été associée à des effets positifs sur la dépression, alors que ceux situés entre 1 et 3 km n’ont montré aucun effet.

Des effets indirects

Ils sont nombreux et correspondent à des champs de recherche dynamiques. Les infrastructures vertes contribuent au confort thermique, à l’atténuation du bruit et ont des effets à la fois positifs et négatifs sur la qualité de l’air. Les espaces verts urbains offrent des opportunités récréatives et contribuent à renforcer le lien social, l’attachement communautaire, voire le sentiment de sécurité.Tout cela dépend des caractéristiques des lieux. Notamment de la qualité de l’entretien et des aménagements, et de l’équilibre de l’offre en espaces publics et des usages qu’ils permettent, composantes essentielles de la régulation des relations sociales.image3

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« Biodiversanté ?» une nouvelle valeur écosystémique des espaces verts en ville ?

par Hugues MOURET - Directeur scientifique de l’association ARTHROPOLOGIA

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Tout d’abord, une approche globale nous permet de définir le concept puis de découvrir ce que cache cette multitude d’organismes dont la grande majorité est encore inconnue. Nous revisiterons ensuite cette biodiversité au travers de quelques grands services qu’elle entretient. Enfin, comment pouvons-nous l’utiliser, notamment dans les espaces anthropisés : quels rôles peuvent jouer les organismes pour régler et réguler une partie des problèmes induits par notre industrialisation et notre consommation ?

Qu’appelle-t-on biodiversité ?

Biodiversité est un terme assez récent qui provient de la contraction de «diversité biologique». Aujourd’hui, classiquement, on définit la biodiversité selon 3 composantes :

• la diversité génétique : moteur de l’évolution et de l’adaptation,
• la diversité des organismes ou diversité spécifique : variations interspécifiques et intraspécifiques,
• la diversité des écosystèmes : diversité interne (habitats) et entre différents écosystèmes.

 

On ajoute parfois une composante transversale, la diversité des processus écologiques ou la diversité des actions naturelles (chimiques, hydrauliques, climatiques, biologiques...).
La santé est définie comme «l’état normal d’un organisme». Or, notre espèce, si elle fait évidemment partie de la diversité des organismes, dépend bien de sa diversité génétique pour son évolution et son adaptation et trouve ses ressources dans la diversité des écosystèmes. Nous sommes donc bel et bien soumis au bon fonctionnement des processus écologiques. Le lien entre santé et biodiversité est donc intrinsèque et par essence. On n’a généralement qu’une idée très vague de la diversité des organismes ou des fonctions remplies par ces organismes en interaction com-plexe et permanente.
Au regard des connaissances actuelles, le décompte s’élève à plus de deux millions d’espèces connues. Mais bien entendu, d’innombrables formes de vie sont encore à découvrir. Aussi les estimations sur les espèces inconnues varient considérablement en fonction des auteurs : de deux à trente millions. Quoi qu’il en soit, il est clair que des millions d’espèces n’ont jamais été répertoriées par la science.

Et en fait, ça (nous) sert à quoi cette biodiversité ?

Parmi toute cette diversité, il ne s’agit pas pour nous de faire le tri, de choisir. Car c’est bien l’ensemble des organismes, qui par le réseau complexe de leurs relations, maintiennent les équilibres des milieux, augmentent sa résistance et sa capacité de résilience. L’ensemble des formes des vie reposent/dépendent de ce bon fonctionnement. Tandis que l’appauvrissement en diversité et en abondance fragilise ces équilibres. Prenons quelques exemples de grands services écosystémiques :


La vie des sols
C'est le support premier de la vie terrestre, 23 % de la faune connue vit dans les sols. Flore et faune dépendent donc avant tout de la bonne santé des sols. Or partout, à la ville comme à la campagne, l’intégrité de ces milieux est fortement attaquée. Mais notre biodiversité indigène ne peut se maintenir et se développer sans un sol vivant et on ne peut se nourrir correctement sans un sol vivant. Par ailleurs, nombre d’organismes invasifs se développent dans des milieux perturbés.


La photosynthèse
Cette fonction biologique est la caractéristique des plantes et des cyanobactéries. En consommant du gaz carbonique et de l’eau, grâce à l’énergie des photons (particules de lumière), les plantes produisent des sucres et de l’oxygène. Or, pendant plus d’un mil-liard d’années, cyanobactéries et algues primitives ont gorgé l’at-mosphère d’oxygène. La respiration trouvait alors sa place dans l’évolution et la planète vit l’apparition et le développement des animaux, des champignons.
Sur le plan chimique, la photosynthèse suit l’équation suivante : 6 CO2 + 6 H20 > C6H12O6 + 6 O2. Or la réaction inverse n’est autre que celle de la respiration. S’il fallait encore démontrer le rôle primordial de la flore pour la faune (dont nous sommes), c’est chose faite.

Fixation du carbone, filtration de l’air
Les arbres, dans leur bois, fixent de grandes quantités de carbone et sont en cela des aides précieuses pour limiter l’augmentation du gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère. Mais plus généralement les plantes assurent un service de brumisation, tempèrent le milieu, et filtrent certaines particules toxiques produites par les activités humaines.


La pollinisation
La pollinisation est le transport d’un grain de pollen d’une fleur vers une autre de la même espèce. C’est un préalable indispensable à la fécondation sexuée des végétaux. Or 87% des plantes à fleurs sont dépendantes des insectes pour leur pollinisation, et donc pour leur reproduction. En ce qui concerne les productions agri-coles, 35% de la diversité de notre alimentation est liée à l’activité pollinisatrice des insectes.).

La protection des cultures : gestion des ravageurs, prédateurs, parasitoïdes...
La faune sauvage indigène compte nombre de régulateurs naturels des ravageurs de culture. On trouve des prédateurs, comme les amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères ; mais surtout des arachnides et de très nombreux insectes. Les parasitoïdes quant à eux sont des insectes, qui se développent dans le corps de leur hôte et finissent par le tuer à la fin de leur développement, tels de petits aliens.


Recyclage de la matière organique
Nécrophages, coprophages, saprophages... sont autant d’organismes qui assurent la décomposition de la matière : déchets, excréments, cadavres... Cette action indispensable permet de restituer les éléments au sol et donc de nourrir les organismes vivants et donc les plantes.

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Un état des lieux pas fameux... mais alors que peuvent bien faire les espaces verts dans ce marasme ?

Mais l’état de santé de notre planète n’est pas au beau fixe... Changer cet état de fait consiste donc logiquement à lutter contre ces causes. Ainsi améliorer notre santé, passe par l’amélioration de la santé de la planète. Et sur ce point, les espaces verts ont un rôle important à jouer.
Il n’y a pas de petite écologie. Tout le monde doit désormais se mobiliser pour tenter d’inverser la tendance. Or à ce jour, plus des ¾ des français vivent en milieux urbains (> 51 % à l’échelle du monde). Les pratiques mises en œuvre par les espaces verts sont donc essentielles dans cette prise de conscience. La ville devient alors un lieu privilégié pour montrer, démontrer, informer, communiquer à large échelle. Gérés différemment, les milieux périurbains deviennent des lieux de ressources génétiques. Reliés entre eux, ce sont enfin des espaces qui permettent de reconnecter les populations. En somme, la ville ne doit plus s’extraire de la nature, mais doit en faire partie intégrante. Les milieux urbains doivent (re)devenir vivables et perméables aux déplacements de la faune et de la flore.

Un rôle de démonstration
En tant que paysagistes de nos villes et villages, des rues et des routes de campagne, les services d’espaces verts ont un rôle important à jouer dans le changement de rapport que l’humain moderne entretient avec la nature, notamment avec la nature ordinaire, de proximité, à laquelle le public est confronté, quotidiennement. En effet, le travail des services espaces verts a toujours servi de modèle et les jardiniers prodiguent volontiers conseils et astuces au grand public. De ce fait, les orientations prises par ces professionnels du jardin, tant sur le plan de la composition des palettes végétales, que de la gestion différenciée, servent d’exemples pour la population et de voies à suivre pour leurs collègues, comme pour les jardiniers amateurs.

Les sols, les sols, les sols...
Cependant, les sols sont empoisonnés par des décennies de traite-ments, d’effluents et autres émissions toxiques (chauffages, trans-ports)... Il faut donc impérativement concourir à rendre la vie aux sols. L’arrêt des produits de traitement dans les espaces publics, effectif depuis le 1er janvier 2017, est un pas important, une chance que la nature saura saisir. Pourtant il reste du chemin à parcourir quant à la gestion des terrains de sport et des cimetières : doit-on encore et toujours continuer d’empoisonner les sols et les nappes phréatiques pour pratiquer un bon sport ? La vie ne peut-elle avoir sa place dans les lieux de repos de nos morts ?
Les perspectives ouvertes par les techniques de phytoremédiation, de phytoépuration laissent envisager quelques espoirs quant à la dépollution des eaux et des sols, mais ces techniques sont encore récentes et méritent encore d’être développées.

Lutte contre l’uniformisation des milieux et choix des espèces
La nature en ville comme à la campagne a vu disparaître, sous les coups de boutoirs de l’hygiénisme et du “tout maîtrisé”, la diversité des milieux, pour laisser place partout à une nature uniforme. Reconstituer la mosaïque de milieux est donc une condition sine qua non pour permettre la réinstallation des organismes vivants. Le choix des espèces de fleurs, des essences d’arbres a toute son importance. Et au vu des problèmes induits par certains végétaux exotiques (toxicité, pouvoir invasif...), il devient primordial de privilégier les espèces indigènes et issues de productions locales. Les exemples de l’Ambroisie, du Buddleia, de la Renouée du Japon ou du Tilleul argenté (...) sont tout à fait parlant.

Lutte contre la fragmentation des habitats
Isolés, morcelés, les organismes ne communiquent plus et les habitats s’appauvrissent. Connecter, reconnecter les espaces de déplacements est donc un gage de réussite pour maintenir et favoriser la biodiversité. Mais il est désormais capital de prendre en compte et de respecter les connexions existantes, d’intégrer les composantes naturelles dans tout type de projet, bref de recréer les corridors.

Le rôle auxiliaire de la  faune sauvage pour co-gérer les espaces de nature.
Les prédateurs et parasitoïdes régulent les ravageurs, les pollinisateurs augmentent la reproduction/production et les recycleurs de matière organique restituent la matière au sol. Or, afin de bénéficier de leur aide, il faut non seulement les attirer, mais également leur permettre de s’installer durablement. Et pour cela, ils ont besoin de gîtes et de couvert. Le couvert : ce sont les insectes (ravageurs de préférence) pour les prédateurs et les fleurs sauvages ou cultivées pour les autres. Le gîte : ce sont tous les espaces rendus à la nature où ils pourront se protéger, se reproduire, hiverner ou estiver... Il s’agit pour l’es-sentiel des micro-habitats nécessaires à l’accomplissement complet de leur cycle de vie. On parle ici de tas de bois, de pierres, d’herbes hautes, de talus, de lisières et de haies... bien plus que de nichoirs.

En conclusion, la biodiversité locale et ordinaire, contribue en premier lieu au bien-être et à la santé des populations.
Par ailleurs, dans un milieu riche et vivant, elle ne laisse pas la place à certaines espèces invasives allergisantes, résiste à leur installa-tion ou régule les populations (ambroisie, renouée, moustiques...). Ainsi la prise en compte de cette biodiversité est désormais un élément majeur dont il faut tenir compte dans toute forme d’activité et tout projet à venir. Cette foultitude de formes de vie trouvera sa place si on laisse s’exprimer des espaces de nature fonctionnels. Et nous pourrons même en tirer encore certains bénéfices : une fois rendus à leur bon fonctionnement, certains espaces pourront être dédiés au potager collectif, voire au maraîchage de proximité, tan-dis que l’on pourra à nouveau cueillir quelques plantes sauvages (alimentaires ou médicinales) au sein même des parcs urbains. Il y a près d’un demi-siècle, Robert Hainard (naturaliste, artiste et philosophe suisse) nous disait déjà : «Un jour viendra, et plus tôt qu’on ne pense, où le degré de civilisation se mesurera non à l’emprise sur la nature, mais à la quantité et à la qualité, à l’étendue et à la sauvagerie de nature qu’elle laissera subsister.» Or il semble que ça y est, on y est... Alors apportons des réponses claires : dans quel environnement souhaitons-nous vivre ? Quelle nature allons-nous laisser ?

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Le bonheur est dans le vert

par Jacques SOIGNON - Directeur du Services des espaces verts et de l’environnement Ville de Nantes

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Et si nos parcs et jardins rendaient plus heureux ? Leurs contributions au bien-être individuel et collectif

Les parcs sont des oasis

Le besoin de nature des citoyens est devenu un phénomène planétaire, à une époque où plus d’un terrien sur deux vit en ville, où le réchauffement climatique laisse aux humains un défi inédit, les parcs sont devenus des oasis… A Tokyo, Londres, Paris ou New-York, les parcs sont des refuges de nature cernés par une urbanisation galopante, véritables poumons verts au cœur de mégalopoles surchauffées.

A Nantes, « Ville aux 100 jardins », ce sont autant d’oasis qui ont été créées avec l’objectif continu de mailler totalement le territoire, avec un jardin à moins de 500 m de chaque domicile et un accès à une promenade verte à moins de 300 m. On estime dans cette ville la fréquentation annuelle aux alentours de 18 millions de visites, chiffre en constante augmentation. Le jardin des plantes est le plus fréquenté avec une progression de un à deux millions de visites en 4 ans ! Les motifs sont multiples et il suffit de consulter les milliers d’avis sur les réseaux sociaux sur les sites spécialisés du tourisme pour classer les principaux mots clés exprimés : végétaux et animaux sont les plus fréquemment cités, suivis par le calme et le repos, les aspects climatiques (soleil, ombre, fraîcheur….). A noter l’intérêt grandissant pour les actions artistiques et événementielles.

Individuellement, le visiteur cherche à se dépenser physiquement, à jouer et à s’amuser, à prendre contact physiquement avec la nature, en foulant, par exemple, un sol meuble et vivant ou en caressant et nourrissant les animaux.
L’envie de se nourrir en plein air est beaucoup plus souvent exprimée d’où le succès, par exemple, « des stations gourmandes » et autres lieux libres d’accès pour déjeuner – le sentiment de mieux respirer est aussi un besoin, et il est paradoxal d’écouter le public y puiser là « une bouffée d’oxygène au cœur de la ville » ! Le rafraîchissement et la présence de l’eau sont incontournables; dans l’aménagement des jardins, pataugeoires, miroirs d’eau et cascades ont un bel avenir et accueillent aux beaux jours des milliers de pratiquants.
Ailleurs, dans le monde, de la même façon, se développent à l’extérieur, des lieux de pratiques d’activités physiques, libres ou encadrées, des espaces de lecture, ou des sites d’accueil pour les propriétaires d’animaux. Les touristes recherchent « L’Eden », parc bien dénommé où il est possible de s’évader. Le plus grand parc du monde est d’ailleurs en cours de réalisation en Chine sous cette appellation (Eden Project China).

La ville, refuge de la nature

Alphonse Allais écrivait à la fin du XIXe que « l’on devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur ». Aujourd’hui, c’est la ville qui accueille la nature. Le maintien d’un équilibre entre ville et nature est devenu un incroyable défi.
A Nantes, avec l’aide de Gilles Clément et de l’agence CAMPO, on cherche à relier les différents parcs à travers une trame verte et bleue dénommée « étoile verte », un projet ambitieux qui vise à favoriser la circulation des êtres vivants, des habitants bien sûr, mais aussi de la faune et de la flore. L’efficacité de ces connections et de l’action bénéfique des jardins peut être mesurée par les inventaires naturalistes (Propage, 24h de la biodiversité…) L’exemple des « jardins flottants », des caves construites pour chiroptères, ou des aménagements rocailleux pour l’Alyte démontre la capacité que nous avons à recréer des conditions favorables pour la biodiversité. Dès le XIXe siècle, Frederick Law Olmsted avait compris l’intérêt d’intégrer ce type de continuités lors de la création des villes aux U.S.A, avec l’« Emerald Necklace » de Boston. Ces projets reprennent de l’importance dans certaines capitales. Ainsi, à Séoul avec le retour de la rivière « Cheonggyecheon », là où l’autoroute l’avait enfouie dans les années 60, ou avec le « Line Forest Park » et le « Sky Garden » espaces repris à la voiture. New York avec la High Line avait déjà suivi Paris et sa promenade suspendue dans cette même direction.

La ville dans un jardin

Pour Johanna Rolland, nouvelle maire de Nantes depuis 2014, un objectif important est « de passer de la ville aux 100 jardins à la ville dans un jardin » et, les meilleurs paysagistes sont aujourd’hui choisis pour devenir les mandataires d’importants projets de transformation urbaine. Ainsi, la promenade nantaise sera une vaste promenade - jardin de centre ville depuis la gare jusqu’au futur jardin extraordinaire, sur un linéaire de 3 km. Pour ce faire, il faut reconquérir des surfaces bitumées à la voiture, et favoriser le piéton et le vélo. Ainsi, deux équipes s’activent avant 2021 – Phytolab et Jacqueline Osty Paysage. L’arbre prend plus de place et si, à Nantes, on compte une canopée urbaine intra muros significative de 16 %, certaines grandes villes affichent des objectifs spectaculaires, comme Montréal (25%), Vancouver (22%) ou Bristol (20%). En Allemagne, la place des paysagistes a souvent été fondamentale dans la construction des villes. Berlin est une référence, mais aussi Hambourg, autre capitale verte européenne. La part du vert en ville doit grandir en dépit des nouvelles constructions avec la multiplication des murs végétaux et des toitures végétalisées. La demande est telle que les architectes doivent rivaliser d’ingéniosité pour insérer du végétal au cœur même des opérations. Travailler « au vert » est une tendance de fond, faire disparaître les limites « intérieur / extérieur » est une nouveauté.

Le bonheur au pluriel

Le jardinage est en ville bien plus qu’un moyen de subsistance, il est l’occasion d’échanges et de rencontres, à tous les âges, pour toutes les Catégories Socio-Professionnelles Il se décline de multiples façons, avec les cours municipaux de botanique et de façon plus ludique avec, par exemple, les récentes « Olympiades du potager ». On peut également favoriser les circuits courts et les productions bio. Le nouveau potager créé hors sol sur l’île de Nantes fournit en légumes et salades les 100 000 convives estivaux de la Cantine du Voyage à Nantes, et qui profitent d’une exposition ensoleillée face à la Loire et peuvent pratiquer différents sports : pétanque, skate ou baby-foot tout en visitant les récoltes en cours !Le jardinage collectif est favorisé par les opérations de distribution de graines de fleurs. Sous l’appellation « ma rue en fleurs » depuis 2014, 10 000 sachets sont retirés dans les mairies annexes.
Plus récemment, à l’instar des initiatives lancées à Bordeaux, Rennes, Lyon, San Francisco ou Montréal, nous proposons aux ha-bitants de participer à « ma rue dans un jardin » avec une soixantaine de projets retenus. Le jardin est un lieu festif privilégié depuis des siècles. Musiques et jardins peuvent attirer un public nombreux, à la fois spectateur et acteur.
Plus de vert en ville, c’est plus de rencontres. Les nouvelles pelouses créées en centre ville ne désemplissent pas chaque soirée estivale. Les pratiques sportives peuvent être collectives, comme à Feydball, où il est possible en plein centre ville de jouer au football, devant un miroir géant créant l’anastomose.
Autour du jardin et de l’histoire racontée, le potentiel de pratiques est incroyable. Avec Claude Ponti, pendant 5 ans au jardin des plantes autour de l’histoire d’un poussin, une véritable complicité s’est nouée avec un public toujours plus nombreux. En 2016, avec un temple consacré au poussin et une procession, ce sont des milliers de participants qui ont œuvré à la réalisation des décors, à l’écriture de lettres. Les jardins sont des lieux de conquête;

pour beaucoup le premier baiser a été volé sur un banc public, ailleurs des lieux sont même imaginés pour favoriser les rencontres amoureuses et les calins (Kiss me, Hug me!). Par le passé, la vue était privilégiée, autour de jardins décors, aujourd’hui, on doit rechercher l’éveil de tous les sens…. La part du rêve est essentielle, et est souvent expri mée dans les commentaires du web. Avec « Rêver l’Erdre » en 2017, nous avons aidé à redécouvrir une magnifique rivière nantaise avec l’aide d’une artiste, Marie-Hélène Richard. L’événementiel fait partie intégrante de la stratégie de développement et de reconnaissance du SEVE depuis de nombreuses années. Quatre personnes en interne travaillent à plein temps sur le sujet, ce qui permet de développer chaque année une année à thème, ouvrir de nouveaux partenariats, de nouvelles perspectives. Avec les Machines de l’île, après l’éléphant, l’araignée et le manège des mondes marins, nous travaillons pour 2022 à l’accomplissement d’un jardin suspendu extraordinaire qui accueillera le futur arbre aux hérons. Au Havre, le projet « Golden Box » n’a duré qu’un week-end et a déclenché le même plaisir, les mêmes sourires. Au-delà du vert, le langage des fleurs a un avenir.
Au moment où l’on parle de réenchanter la ville, cette part de magie nous est volontiers accordée par les visiteurs, qui doivent nous reconnaître, bien au-delà de simples « techniciens de surfaces vertes » mais plutôt comme de véritables entreprises de « spectacle vivant » qui interpellent dès le premier pétunia planté ! Il nous faut donc intégrer de nouveaux métiers (scénographes, plasticiens, infographistes…) et collaborer avec tous les acteurs culturels afin de participer ensemble au BMB, (Bonheur Municipal Brut), un concept, qui, au-delà des biens matériels cherche à mesurer la qualité de vie de ses concitoyens. Un domaine où les « magiciens du vert » auront demain beaucoup à apporter...

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Jardins et cimetières : Hétérotopies de crise... Hétérotopies du bonheur et de l’espoir

par Anne MARCHAND, Chargée de projet au Conseil Départemental des Hauts-de-Seine et secrétaire générale adjointe d’Hortis

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Michel Foucault a écrit un texte en 1966 intitulé : « les espaces autres » qu’il dénomme comme des “hétérotopies”. Il détaille une liste de lieux où nos actions, nos pensées ou nos sentiments se trouvent révélés d’une autre manière et dans un autre espace de temps… Il analyse dans ce texte notamment les jardins : “comme une hétérotopie heureuse et universalisante” et les cimetières : une “hétérotopie de l’arrêt du temps, de la tristesse mais aussi du souvenir et de la mémoire”. Un lien certain existe entre le jardin et le cimetière, un lien philosophique et religieux, l’étymologie du mot jardin vient du mot « Paradis », les grandes religions mo-nothéistes et notamment chrétiennes ont des références foisonnantes. L’épisode de l’évangile racontant comment en cherchant un mort, Marie de Magdalat tombe sur Jésus vivant dans un jardin est emblématique. Le concept de cimetière paysager connait une plus grande reconnaissance actuellement dans nos sociétés.

Hétérotopie de crise

Nous gérons potentiellement dans nos services ou directions, ces deux types “d’hétérotopie”. Elles ont un lien fort qui se révèle avec cette crise. Les cimetières et les parcs sont habituellement des lieux publics ouverts quelque soit la situation et sur de grandes amplitudes horaires, mis à disposition de nos concitoyens pour leur bien-être et pour la conserva-tion de leur mémoire ou rites. Ils se trouvent aujourd’hui en partie fermés ou plutôt refermés sur eux mêmes dans une hétérotopie de crise inédite dans notre siècle. Ce rapport et ce lien fort me sont apparus à la lecture de cette information qui indiquait que la ville de New York allait créer des cimetières “provisoires” dans les parcs au moment où la pandémie devient extrême dans cette ville. Les cimetières-jardins ou paysagers sont un sujet récent dans nos métiers : souci de l’écologie, de la mise en place du 0 phyto ou de nouvelles aspirations de la société.Les ci-metières sont des lieux hors du temps, mais pas hors de la société et aujourd’hui, nous sommes obligés de changer de paradigme. Mais ce lien notamment entre cimetière, jardin et pandémie, n’est pas nouveau : nous avons oublié les anciennes épidémies et leurs conséquences. Combien de jardins publics ont été aménagés sur d’anciens cimetières de “pestiférés” ou de lazaret au 19e siècle notamment ? Par exemple au Havre avec le square Saint Roch. Dans les siècles précédents, combien de jardins ont aussi servi de lieu d’inhumation en tant de guerre ou de crise ?

Enfin, aujourd’hui, on visite des cimetières paysagers comme des lieux culturels, je pense au Père Lachaise à Paris par exemple, mais aussi aux cimetières militaires américains de Normandie ou de l’est de la France.
Nous sommes encore, pour un certain temps, dans cette hétérotopie de crise et dans ce cadre, le respect de l’humain prend le pas sur le service, on doit cela aux vivants et surtout aux morts. Faire face à cette situation de crise en aidant autant que l’on peut, en prenant soin et en réconfortant. Nous aussi, responsables d’Hortis, devons donner ce message à nos collègues (gestionnaires d’espace vert et de cimetière) qui actuellement vivent des situations pareilles. Comment le vivent-ils, comment s’organisent-ils, est-ce qu’ils arrivent à faire en sorte que cette humanité subsiste et que les familles puissent honorablement/ religieusement faire leur deuil. Ces situations laisseront des traces dans les services et dans les communes. A mon sens, on devra y réfléchir et aussi accompagner des commémorations qui suivront. C’est un sujet difficile mais très important qui justifiera de nouvelles méthodes de travail.image2

Hétérotopie de l’espoir

Cette crise passera, on pense tous à cela, on pense au jour où l’on aura ré-ouvert les jardins ou accueilli normalement le public de nos espaces de nature et retrouvé de la sérénité dans les cimetières.
Après cette hétérotopie de crise, comment installer et faire vivre une hétérotopie du bonheur de l’extérieur retrouvé mais aussi de l’espoir ?
Beaucoup de contributions et de réflexions sont entamées par les membre du CA. Il y a différents ressorts et de nouveaux champs d’action à explorer, c’est une superbe opportunité. Le travail sur les mécanismes physiologiques et psychologiques de sortie du confinement sera très important, à mon sens et à ce titre, l’expérience de notre colloque de Lyon sur les espaces verts et la santé pourra nous servir à différents niveaux :

• en interne : comment dans nos services et avec nos collègues nous pouvons renouer nos relations de travail mais aussi personnel, notre propre équilibre ? Comment retrouver le sens de nos actions ?
• en externe : comment reprendre le service avec nos usagers, nos concitoyens ?
• sur la situation de l’épidémie, quel apport des jardins ou des espaces de nature pour la remise en forme des personnes malades guéries, se rapprocher de la communauté des soignants pour à la fois leur permettre de récupérer eux aussi et comment on peut leur apporter du soutien dans leur mission sans fermer les jardins ?

On a tous aussi à l’esprit que cette crise est à associer aux évolutions climatiques et à la « maltraitance » de nos écosystèmes. Un gros enjeux se dessine pour que la nature dans son ensemble soit réellement considérée comme un bien commun.
A ce titre, je vous recommande la lecture des articles de Valérie Cabanès, juriste (Présidente de « Notre affaire à tous »), très active dans la presse, le travail d’Elinor Oström (prix Nobel d’économie en 2009 juste après la crise) sur le bien commun, les travaux d’universitaires comme l’historienne Valérie Chansigaud, de philosophes comme Baptiste Morizot et Rémi Beau, de l’anthropologue Damien Deville, tous travaillant sur la nature et notre rapport avec elle. Ces éminents spécialistes sont aussi disponibles pour échanger avec nous. Toutes ces réflexions sont autant de portes qui pourront s’ouvrir sur de nombreuses évolutions, mais elles montrent aussi que nous ne sommes pas seuls à vouloir agir et à peser dans le débat.
Je termine avec cet aphorisme attribué à Voltaire : “J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé”. Nous pouvons décider et nous comptons sur vos contributions

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